Éthique : Introduction
L’éthique constitue une discipline particulière de la philosophie.
Elle se consacre à l’étude de la morale.
Éthique = êthos (grec) et morale = mores (latin) : Ils signifient tous deux : moeurs
La morale signifie un ensemble de principes et de règles qui régissent la vie d’un individu ou d’un groupe.
Ces principes dictent ce qui est Bien et Mal pour la communauté; ce qui est bien ou non de faire; ce qui est approuvé ou méprisé dans la conduite humaine.
Ex : Tu ne tueras point
La morale relève donc de l’agir humain, de ce qui doit être fait ou ce qui est nécessaire pour atteindre ce qui est bien. Il y est question d’idéal, d’un bien (d’un monde) auquel nous tendons.
NB : Il ne faut pas porter préjudice au terme « bien ». Il renvoie, selon les époques, à différentes déterminations et principes. (Voir un peu plus bas)
Ce qui est bien pour un peuple ou pour une époque ne l’est pas forcément pour tous et pour toujours. Ex : La condition de la femme.
Les principes moraux sont englobants, c’est-à-dire qu’il ne s’applique pas à des situations particulières exclusivement, mais à toute situation.
Ex : Tu ne tueras point (pas ici ou là, mais toujours).
Très souvent, les principes moraux prennent la forme affirmative d’un « tu dois » ou négative d’un « tu ne dois pas » et s’organisent autour de deux concepts fondamentaux : la liberté et la responsabilité.
NB : Bien que ces deux termes n’aient pas de définition absolue, elles seront essentielles pour la suite de ce cours et recouvriront 2 définitions « conventionnelles » :
La liberté : La possibilité pour l’individu de choisir et de rejeter des principes moraux.
La responsabilité : Le fait pour l’individu d’assumer ses choix ainsi que les conséquences qui résultent de ses décisions (prisent librement) et de ses actions.
NB : Plusieurs philosophes ne croient pas à la liberté et la responsabilité totale de l’homme, au libre choix volontaire. En un tel cas, la morale ne relève pas de la conscience ou de la raison humaine, mais de forces inconscientes ou infraconscientes qui nous « poussent » à l’action. Ces forces recouvrent les changements économiques, écologiques, etc, et interpellent bien souvent notre sensibilité à la souffrance, nos instincts et notre animalité. En de tels cas, la raison est secondaire par rapport au corps et la « liberté » et la « responsabilité » n’apparaissent que comme des instruments de ce dernier. Ex : Freud et la psychanalyse, Nietzsche, le structuralisme, Marx et les forces productives, Skinner et le béhaviorisme, le darwinisme, mais aussi les conceptions génétiques, bref, toutes conceptions déterministes.
On retrouve toujours, de façon plus ou moins directe, une conception du bien sous-jacente à la morale. Ce bien est qualifié comme premier (Souverain Bien). Tous les autres biens le présupposent. Le Bien peut donc être compris comme le sommet hiérarchique vers lequel tendent les autres biens. Il est généralement plus abstrait que les autres. Il tient lieu de principe premier et générale qui oriente la marche à suivre pour l’action.
Comme mentionné, ce Bien n’est pas absolu. Les conceptions morales du bien peuvent être très différentes les unes des autres. Il n’y a jamais eu une conception du Bien qui ait rallié la totalité des êtres humains, mais toutes ont en commun le fait de considérer leur Bien comme le plus important.
Ex : Chez Aristote, le bien moral suprême est le bonheur
Chez Kant, c’est le devoir
Or, ce pourrait être le plaisir, la volonté de Dieu, l’utilité, la puissance, etc.
La paix dans le monde est un Bien premier
Il faut être respectueux= bien secondaire
Il faut être pacifique = bien secondaire
Or, on peut s’entendre sur la maxime première (la paix dans le monde) mais être en désaccord avec celles secondaires.
Dans ce cas, au lieu de dire : il faut être pacifique (par exemple : Gandhi), nous pourrions dire qu’il faut faire œuvre de violence pour parvenir à la paix (par exemple : Bush).
Mais aussi, les conceptions morales peuvent être fortement en opposition jusque dans leur principe premier.
On peut ne pas vouloir la paix dans le monde ou l’égalité entre les hommes.
Il y a donc plusieurs morales puisqu’on retrouve plusieurs biens et plusieurs conceptions de l’existence. Les milieux culturels ou s’incarnent les morales recouvrent des traditions, des coutumes, des enracinements géographiques et historiques différents. Il ne faut pas omettre ce point. Cependant, cela ne justifie en rien qu’il faille tomber dans un relativisme des valeurs.
Ex : Tout s’équivaut, rien ne vaut.
À chacun son avis
Tout est relatif.
Cette tendance est très forte à notre époque, mais comme nous le verrons, l’homme, tout au long de sa vie, est placé devant plusieurs problèmes éthiques où il doit faire un choix qui implique des valeurs. Autrement dit, il faut choisir ce qui vaut le plus, ce qui conduit davantage à la réalisation de notre Bien premier, de ce qui doit être. Dans ces cas, et ils sont nombreux, les visions et conceptions du monde et surtout les valeurs en jeux interpellent la philosophie éthique. C’est justement parce qu’il y a constamment conflit de valeurs entre les hommes et que nous sommes confrontés à de nouveaux défis qu’il nous faut réfléchir et nous questionner sur ce qui doit être, sur ce que nous devons faire et sur ce qui, pour nous, vaut le plus. C’est précisément parce que rien ne va de soi dans l’agissement des hommes et parce que nous n’avons pas de réponses toute faites qui nous disent quoi faire et comment le faire que la réflexion philosophique est nécessaire. Voilà l’enjeu de l’éthique.
La présupposition :
Très souvent, la morale se passe de réflexion. Nous jugeons de ceci ou cela sans porter à la réflexion la conception du bien qui sous-tend nos jugements. Ce dernier est hérité d’une tradition et est intériorisé par l’acteur moral. Il s’agit d’un pré-jugé (ce qui est déjà avant d’être réfléchie; ce terme n’est pas péjoratif). Des valeurs vont de soi et ne font pas de problème. Cependant, certaines expériences nous amènent à interroger ce que, jusque là, nous n’avions jamais osé et pu remettre en question. Il nous faut alors réfléchir sur les principes et maximes qui guident normalement notre vie morale. Cette réflexion est l’éthique.
Ex : Une maxime universelle et un désir particulier.
Ex : Ne pas mentir et l’amitié sont en contradiction dans la situation où la femme d’un ami vient vous voir parce qu’elle soupçonne qu’il l’a trompe alors que vous savez qu’effectivement il est infidèle. (Que faire ?)
Ex : le type qui joue tout sans le dire à sa femme et qui risque de tout perdre.
Les différents types de jugements :
Un jugement est un énoncé qui affirme ou nie la relation entre un sujet et quelque chose qu’on dit de lui.
Ex : Tous les hommes sont égoïstes.
2 types de jugements :
Jugement de fait :
Il exprime un certain état de choses. Il présente un énoncé dont la vérité est susceptible d’être établie à l’aide d’une simple observation ou d’une confrontation avec l’expérience sensible. Ils sont vérifiables ou contestables.
Ex : La terre est ronde.
Ex : Michel mange du chocolat.
Quelquefois, ils ne réfèrent pas à l’expérience sensible.
Ex : 2+2 = 4
Jugement de valeur :
Il exprime ce qui doit être, ce qui mérite d’être, ce qui répond ou satisfait à une exigence d’être ou le contraire. Il décrit un état de chose idéal ou un objectif à atteindre.
Ex : Il ne faut pas faire œuvre de violence.
Il faut aimer son prochain.
Mais la particularité de ce jugement est qu’il prétend être universelle et valable pour tous.
Ex : Tous les hommes doivent être considérés comme étant dignes et libres.
La valeur : C’est la chose où la qualité qui est estimé comme devant être ou ne pas être dans un jugement.
Exemple de valeurs :
La paix
La dignité
L’égalité
La liberté
La sécurité
La santé
La prospérité
La fidélité
La vérité
La légalité
La richesse
L’environnement
Le plaisir
Droit des animaux
L’originalité
Le progrès
La puissance
La justice
La diversité
Le savoir
L’entraide
La technologie (dév)
L’économie (le profit)
L’autonomie
L’éthique constitue une discipline particulière de la philosophie.
Elle se consacre à l’étude de la morale.
Éthique = êthos (grec) et morale = mores (latin) : Ils signifient tous deux : moeurs
La morale signifie un ensemble de principes et de règles qui régissent la vie d’un individu ou d’un groupe.
Ces principes dictent ce qui est Bien et Mal pour la communauté; ce qui est bien ou non de faire; ce qui est approuvé ou méprisé dans la conduite humaine.
Ex : Tu ne tueras point
La morale relève donc de l’agir humain, de ce qui doit être fait ou ce qui est nécessaire pour atteindre ce qui est bien. Il y est question d’idéal, d’un bien (d’un monde) auquel nous tendons.
NB : Il ne faut pas porter préjudice au terme « bien ». Il renvoie, selon les époques, à différentes déterminations et principes. (Voir un peu plus bas)
Ce qui est bien pour un peuple ou pour une époque ne l’est pas forcément pour tous et pour toujours. Ex : La condition de la femme.
Les principes moraux sont englobants, c’est-à-dire qu’il ne s’applique pas à des situations particulières exclusivement, mais à toute situation.
Ex : Tu ne tueras point (pas ici ou là, mais toujours).
Très souvent, les principes moraux prennent la forme affirmative d’un « tu dois » ou négative d’un « tu ne dois pas » et s’organisent autour de deux concepts fondamentaux : la liberté et la responsabilité.
NB : Bien que ces deux termes n’aient pas de définition absolue, elles seront essentielles pour la suite de ce cours et recouvriront 2 définitions « conventionnelles » :
La liberté : La possibilité pour l’individu de choisir et de rejeter des principes moraux.
La responsabilité : Le fait pour l’individu d’assumer ses choix ainsi que les conséquences qui résultent de ses décisions (prisent librement) et de ses actions.
NB : Plusieurs philosophes ne croient pas à la liberté et la responsabilité totale de l’homme, au libre choix volontaire. En un tel cas, la morale ne relève pas de la conscience ou de la raison humaine, mais de forces inconscientes ou infraconscientes qui nous « poussent » à l’action. Ces forces recouvrent les changements économiques, écologiques, etc, et interpellent bien souvent notre sensibilité à la souffrance, nos instincts et notre animalité. En de tels cas, la raison est secondaire par rapport au corps et la « liberté » et la « responsabilité » n’apparaissent que comme des instruments de ce dernier. Ex : Freud et la psychanalyse, Nietzsche, le structuralisme, Marx et les forces productives, Skinner et le béhaviorisme, le darwinisme, mais aussi les conceptions génétiques, bref, toutes conceptions déterministes.
On retrouve toujours, de façon plus ou moins directe, une conception du bien sous-jacente à la morale. Ce bien est qualifié comme premier (Souverain Bien). Tous les autres biens le présupposent. Le Bien peut donc être compris comme le sommet hiérarchique vers lequel tendent les autres biens. Il est généralement plus abstrait que les autres. Il tient lieu de principe premier et générale qui oriente la marche à suivre pour l’action.
Comme mentionné, ce Bien n’est pas absolu. Les conceptions morales du bien peuvent être très différentes les unes des autres. Il n’y a jamais eu une conception du Bien qui ait rallié la totalité des êtres humains, mais toutes ont en commun le fait de considérer leur Bien comme le plus important.
Ex : Chez Aristote, le bien moral suprême est le bonheur
Chez Kant, c’est le devoir
Or, ce pourrait être le plaisir, la volonté de Dieu, l’utilité, la puissance, etc.
La paix dans le monde est un Bien premier
Il faut être respectueux= bien secondaire
Il faut être pacifique = bien secondaire
Or, on peut s’entendre sur la maxime première (la paix dans le monde) mais être en désaccord avec celles secondaires.
Dans ce cas, au lieu de dire : il faut être pacifique (par exemple : Gandhi), nous pourrions dire qu’il faut faire œuvre de violence pour parvenir à la paix (par exemple : Bush).
Mais aussi, les conceptions morales peuvent être fortement en opposition jusque dans leur principe premier.
On peut ne pas vouloir la paix dans le monde ou l’égalité entre les hommes.
Il y a donc plusieurs morales puisqu’on retrouve plusieurs biens et plusieurs conceptions de l’existence. Les milieux culturels ou s’incarnent les morales recouvrent des traditions, des coutumes, des enracinements géographiques et historiques différents. Il ne faut pas omettre ce point. Cependant, cela ne justifie en rien qu’il faille tomber dans un relativisme des valeurs.
Ex : Tout s’équivaut, rien ne vaut.
À chacun son avis
Tout est relatif.
Cette tendance est très forte à notre époque, mais comme nous le verrons, l’homme, tout au long de sa vie, est placé devant plusieurs problèmes éthiques où il doit faire un choix qui implique des valeurs. Autrement dit, il faut choisir ce qui vaut le plus, ce qui conduit davantage à la réalisation de notre Bien premier, de ce qui doit être. Dans ces cas, et ils sont nombreux, les visions et conceptions du monde et surtout les valeurs en jeux interpellent la philosophie éthique. C’est justement parce qu’il y a constamment conflit de valeurs entre les hommes et que nous sommes confrontés à de nouveaux défis qu’il nous faut réfléchir et nous questionner sur ce qui doit être, sur ce que nous devons faire et sur ce qui, pour nous, vaut le plus. C’est précisément parce que rien ne va de soi dans l’agissement des hommes et parce que nous n’avons pas de réponses toute faites qui nous disent quoi faire et comment le faire que la réflexion philosophique est nécessaire. Voilà l’enjeu de l’éthique.
La présupposition :
Très souvent, la morale se passe de réflexion. Nous jugeons de ceci ou cela sans porter à la réflexion la conception du bien qui sous-tend nos jugements. Ce dernier est hérité d’une tradition et est intériorisé par l’acteur moral. Il s’agit d’un pré-jugé (ce qui est déjà avant d’être réfléchie; ce terme n’est pas péjoratif). Des valeurs vont de soi et ne font pas de problème. Cependant, certaines expériences nous amènent à interroger ce que, jusque là, nous n’avions jamais osé et pu remettre en question. Il nous faut alors réfléchir sur les principes et maximes qui guident normalement notre vie morale. Cette réflexion est l’éthique.
Ex : Une maxime universelle et un désir particulier.
Ex : Ne pas mentir et l’amitié sont en contradiction dans la situation où la femme d’un ami vient vous voir parce qu’elle soupçonne qu’il l’a trompe alors que vous savez qu’effectivement il est infidèle. (Que faire ?)
Ex : le type qui joue tout sans le dire à sa femme et qui risque de tout perdre.
Les différents types de jugements :
Un jugement est un énoncé qui affirme ou nie la relation entre un sujet et quelque chose qu’on dit de lui.
Ex : Tous les hommes sont égoïstes.
2 types de jugements :
Jugement de fait :
Il exprime un certain état de choses. Il présente un énoncé dont la vérité est susceptible d’être établie à l’aide d’une simple observation ou d’une confrontation avec l’expérience sensible. Ils sont vérifiables ou contestables.
Ex : La terre est ronde.
Ex : Michel mange du chocolat.
Quelquefois, ils ne réfèrent pas à l’expérience sensible.
Ex : 2+2 = 4
Jugement de valeur :
Il exprime ce qui doit être, ce qui mérite d’être, ce qui répond ou satisfait à une exigence d’être ou le contraire. Il décrit un état de chose idéal ou un objectif à atteindre.
Ex : Il ne faut pas faire œuvre de violence.
Il faut aimer son prochain.
Mais la particularité de ce jugement est qu’il prétend être universelle et valable pour tous.
Ex : Tous les hommes doivent être considérés comme étant dignes et libres.
La valeur : C’est la chose où la qualité qui est estimé comme devant être ou ne pas être dans un jugement.
Exemple de valeurs :
La paix
La dignité
L’égalité
La liberté
La sécurité
La santé
La prospérité
La fidélité
La vérité
La légalité
La richesse
L’environnement
Le plaisir
Droit des animaux
L’originalité
Le progrès
La puissance
La justice
La diversité
Le savoir
L’entraide
La technologie (dév)
L’économie (le profit)
L’autonomie
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