vendredi 19 janvier 2007

Cours sur Descartes

Descartes

Né en France le 31 mars 1596
Décédé ne Suède le 11 février 1650

Il est philosophe, mathématicien et physicien.

Le fondateur de la philosophie moderne

Sa philosophie est tributaire de la révolution copernicienne.

Enfant maladif, il se fit remarquer par ses dons intellectuels précoces.

Il apprit la physique et la philosophie scolastique et étudia les mathématiques

Ces études lui paraissaient incohérentes et peu propres à la bonne conduite de la raison

Le doute sceptique est une question qui intéresse son siècle : on a conscience de ne pas posséder une vérité indubitable, surtout dans le domaine des mœurs et des opinions, mais on la cherche : le cheminement vers le doute s'oriente vers la vérité

Les sciences deviennent des disciplines autonomes qui se passent de la métaphysique. L'école scolastique a manqué sur les questions d'observation, elle est discréditée. C'est la révolution copernicienne qui remet la tradition en doute.


École scolastique : Enseignement de la révélation (théologie chrétienne) et de la doctrine Aristotélicienne de l’être et de la nature.

-Terre au centre de l’univers
-Terre immobile
- Corps céleste parfaitement rond (lune / soleil) qui tourne autour de la terre.
- Cosmos fini : La voûte étoilé = sphère
- Chaque élément de la nature possède sa finalité
ex : la roche descend en bas ( cela est inscrit en elle) / pas a cause de la gravité


Le doute méthodique :

En fait, Descartes est le contemporain et le promoteur d'une véritable révolution scientifique, inaugurée par Galilée, qui remet en cause tous les fondements du savoir et fait de la Terre, jusqu'icì considérée comme le centre d'un univers fini, une planète comme les autres. L'homme est désormais jeté dans un univers infini, sans repère fixe dans la nature, en proie au doute sur sa place et sa fonction dans un univers livré aux lois de la mécanique. Or Descartes va entreprendre à la fois de justifier la science nouvelle et révolutionnaire qu'il pratique, et de redéfinir la place de l'homme dans le monde. Pour accomplir cette tâche, il faut d'abord prendre la mesure des erreurs du passé, des erreurs enracinées en soi-même. En clair, il faut remettre en cause le pseudo savoir dont on a hérité et commencer par le doute:


Il décide d'étudier le grand livre du monde : voyages/ dissection de cadavres/ guerres /

En novembre 1633, Descartes apprend que Galilée a été condamné. Il renonce alors à publier le Traité du Monde qui ne paraîtra qu'en 1664.
En 1620, un décret de la Congrégation des cardinaux avait autorisé de supposer le mouvement de la Terre par hypothèse. Mais l'ouvrage de Galilée, Dialogo sopra i due massimi sistemi del mondo (le dialogue sur les deux grands systèmes du monde), fut condamné le 22 juin 1633 et l'hypothèse du mouvement de la Terre fut interdite.

Néanmoins, les thèses héliocentriques font leur chemin. Elles remettent en cause certains fondements de la religion chrétienne : le psaume 93 (92) (Dieu, roi de l'univers) affirme en effet, au XVIIe siècle : « Tu (Dieu) as fixé la terre immobile et ferme »

Descartes, avide de connaissances, s'interrogea sur la place de la science dans la connaissance humaine. Il approuvait le projet de Galilée de rendre compte de la nature en langage mathématique, mais il lui reprochait son manque de méthode, d'ordre, et d'unité

La méthode :
Descartes commença donc par élaborer une méthode qu'il voulait universelle, aspirant à étendre la certitude mathématique à l'ensemble du savoir, et espérant ainsi fonder une mathesis universalis, une mathématique universelle. C'est l'objet du Discours de la méthode (1637). Il affirme ainsi que l'univers dans son ensemble (mis à part l'esprit qui est d'une autre nature que le corps) est susceptible d'une interprétation mathématique. Tous les phénomènes doivent pouvoir s'expliquer par des raisons mathématiques, c'est-à-dire par des figures et des mouvements conformément à des "lois".
Mais il sentira la nécessité d'un fondement métaphysique pour la connaissance, fondement lié à la théologie qui permettrait d'affermir la religion. La métaphysique cartésienne, qu'il expose dans les méditations métaphysiques (1641), a ainsi une double fonction, et le but serait atteint si l'on met en évidence les principes premiers dont on peut déduire tout le reste.
La métaphysique cartésienne devient le point de départ de toutes les connaissances

Le projet cartésien s'inscrit donc dans une conception morale de la recherche de la vérité

« Or, ce souverain bien considéré par la raison naturelle sans la lumière de la foi, n'est autre chose que la connaissance de la vérité par ses premières causes, c'est-à-dire la sagesse, dont la philosophie est l'étude. Et, parce que toutes ces choses sont entièrement vraies, elles ne seraient pas difficiles à persuader si elles étaient bien déduites. » (les Principes de la philosophie, lettre-préface de l'édition française des principes)

La philosophie est donc la recherche de la vérité par la lumière naturelle, et elle doit élaborer une méthode pour y parvenir, car la méthode est « la voie que l'esprit doit suivre pour atteindre la vérité. » (Règles pour la direction de l'esprit, IV). La méthode est le point de départ de toute philosophie, car elle « prépare notre entendement pour juger en perfection de la vérité et nous apprend à régler nos volontés en distinguant les choses bonnes d'avec les mauvaises. » (Recherche de la vérité, X). La grande préoccupation de Descartes est ainsi d'atteindre la certitude. C'est pourquoi il rejette d'emblée ces connaissances qui nous viennent des sens et des livres, car ce ne sont là que des certitudes paresseuses, quand il ne s'agit pas seulement de probabilité, et, par ce moyen, nous ne pouvons trouver la vérité que par hasard et non par méthode.
La certitude que Descartes se propose de trouver est au contraire absolue, et c'est une certitude analogue à celle des démonstrations mathématiques qui nous font voir avec évidence que la chose ne saurait être autrement que nous la jugeons et qui ne donne pas prise au scepticisme, au doute.
Ainsi, par le nom de science, Descartes n'entend-il rien d'autre qu'une connaissance claire et distincte

Mais comment parvenir à une telle certitude ? Tout doit être reconstruit ; Descartes va ainsi s'efforcer de bâtir la science en un fonds qui soit tout à lui. Mais la première condition pour bâtir l'édifice des sciences certaines, c'est que l'esprit se crée ses propres instruments, au lieu d'emprunter à autrui des outils dont il n'a pas éprouvé la rigueur.

L’Évidence :


« Le premier était de ne recevoir jamais aucune chose pour vraie que je ne la connusse évidemment être telle ; c'est-à-dire, d'éviter soigneusement la précipitation et la prévention, et de ne comprendre rien de plus en mes jugements que ce qui se présenterait si clairement et si distinctement à mon esprit, que je n'eusse aucune occasion de le mettre en doute. »

L'intuition et la déduction = 2 moyens de connaissance

Ce qui est immédiatement évident (rigoureusement) est la condition de la connaissance. C'est au moyen d'une intuition que la pensée saisit les éléments les plus simples, c'est-à-dire les principes. Il existe donc pour Descartes des propositions simples qui, dès qu'elles sont pensées, sont tenues pour vraies : rien ne produit rien, une seule et même chose ne peut à la fois être et ne pas être

C'est à partir de ces intuitions des principes premiers que nous pouvons raisonner, c'est-à-dire nous avancer dans la connaissance au moyen de la déduction.

Déduction : principe premier et universel qui fait œuvre de loi et à partir duquel je peux conclure de la vérité d’autre chose.

Ex : Tous les hommes sont mortels
Socrate est un homme
Donc Socrate est mortel


Pour s'assurer de la solidité de nos connaissances, il nous faut trouver une bonne fois pour toutes un fondement inébranlable à partir duquel nous pourrions déduire tout le reste. Ainsi peut-on dire que la méthode cartésienne commence en réalité par la mise en doute systématique de toutes les connaissances qui nous semblent évidentes.

« Je déracinais cependant de mon esprit toutes les erreurs qui avaient pu s'y glisser auparavant. Non que j'imitasse en cela les sceptiques, qui ne doutent que pour douter; car au contraire, tout mon dessein ne tendait qu'à m'assurer, et à rejeter la terre mouvante et le sable, pour trouver le roc ou l'argile. »
(Discours de la méthode, troisième partie).


« Comme nous avons été enfants avant que d'être hommes et que nous avons jugé tantôt bien et tantôt mal des choses qui se sont présentées à nos sens lorsque nous n'avions pas encore l'usage entier de notre raison, plusieurs jugements ainsi précipités nous empêchent de parvenir à la connaissance de la vérité, et nous préviennent de telle sorte qu'il n'y a point d'apparence que nous puissions nous en délivrer, si nous n'entreprenons de douter une fois en notre vie de toutes les choses où nous trouverons le moindre soupçon d'incertitude. »

Doute : la méthode par excellence pour distinguer les connaissances certaines de celles qui ne sont que vraisemblables.

Le doute est utilisé comme pierre de touche de la vérité, dans l'espoir d'arriver à une certitude véritablement indubitable.

Descartes l'étend à tout ce que l'esprit peut concevoir et à ce qu'il tient pour le plus vrai, comme les vérités mathématiques

« Parce qu'alors je désirais vaquer seulement à la recherche de la vérité, je pensais qu'il fallait [...] que je rejetasse comme absolument faux tout ce en quoi je pourrais imaginer le moindre doute, afin de voir s'il ne resterait point après cela quelque chose qui fut entièrement indubitable.»

Méditation Métaphysique :

Un itinéraire spirituelle / discours réflexif de soi à soi- même / on suit descartes / à l’écart du monde extérieur.




I. Méditation: Des choses que l'on peut révoquer en doute

Descartes veut établir quelque chose de ferme et de constant, il veut véritablement savoir (c’est-à-dire savoir avec une entière certitude)

Ce que je croyais savoir s'écroule si les principes sur lesquels j'avais établi mes connaissances sont douteux et incertains.

Le doute devra être universel et méthodique



Raison de douter 2 : Le rêve


1: Les sens sont trompeurs
Les sens m'ont trompé quelquefois, et je ne peux plus jamais faire confiance à ce qui m'a trompé une fois

2 : Le rêve
Quand je rêve je crois réelles les choses que je rêve
On ne le croit que quand on rêve car nous distinguons bien la veille du sommeil. Mais sur quoi se fonde cette différence ?

Si j'y songe sérieusement il m'est arrivé que ce que je voyais en songe ne m'apparaissait pas moins clair et distinct que ce que je voyais en veille

Bien sûr il reste quelque chose de la croyance que je ne dors pas en ce moment, mais je ne peux plus lui trouver de fondement solide

Les éléments du rêve sont réels

Les fictions les plus extravagantes sont nécessairement composées de choses indubitablement réelles et véritables

L’argument ne peut résister face aux maths et à la géométrie.
Par ex; que je veille ou que je dorme 2+3=5 ; donc il y a une insignifiance de la veille et du sommeil.


3 : La supposition du Dieu trompeur

Peut-être que Dieu a voulu que je me trompe toutes les fois que je fais 2+3=5 (pas sur le résultat, mais parce qu'en fait Dieu aurait décidé que 2+3 serait autre chose que 5 tout en me laissant croire que c'est 5.).

On se base sur l'idée d'un Dieu tout-puissant, si Dieu peut tout il peut aussi nous tromper sur tout.
Mais Dieu est Bon ? Cela ne l’empêche pas de me tromper.
Dieu qui peut tout peut faire qu'il n'y ait absolument rien de certain.

Il me faut donc supposer qu'il y a un mauvais génie qui s'emploie à me tromper, c'est l'artifice que je me donne pour me persuader que le monde extérieur n'est qu'une illusion de mes yeux



II. Méditation : De la nature de l'esprit humain; et qu'il est plus aisé à connaître que le corps

Descartes se retrouve dans ce qu'il appelle une "eau profonde". En effet, il est plongé dans le doute comme il le serait dans une eau profonde et il ne sait pas s'il va réussir à en sortir ou s'y noyer.
Il faut continuer de rejeter tout ce qui peut contenir la moindre certitude jusqu'à trouver quelque chose de certain. S'il n'y a rien de tel, alors je saurais au moins avec certitude qu'il n'y a rien de certain.

Mais moi qui doute de tout objet, je pense, car douter c'est penser, et penser c'est être qqch. Je suis puisque je doute. Mais je ne suis pas un objet résistant au doute, je suis le sujet du doute, et donc le sujet de la pensée. Je suis, j'existe, non pas comme une chose, mais comme sujet.

La certitude que j'existe parce que je pense est la première.


Je pense donc je suis.





Mais je ne sais pas ce que je suis ?


A la réponse un homme, on peut dire qu'est-ce qu'un homme? Un animal raisonnable. Mais qu'est-ce que raisonnable et qu'est-ce qu'animal ? Ce serait infini… (Accumulation sans fin d'incertitudes.)

On ne peut dire que je sois un corps puisque j’ai écarté les sens.

Reste l'acte de penser, je suis puisque je pense. Ma nature est de penser, elle n'est que de penser, la pensée est le seul attribut qui m'appartienne nécessairement. Je pense, je suis, c'est la même chose


L’âme :


Je peux désormais dire que je suis une âme à condition de ne plus penser l'âme comme avant mais de la concevoir comme "chose qui pense" ou esprit, entendement, raison.

Je pense, je suis. Mais pourquoi pas je sens, je suis ou j'imagine. Les actes de douter, de concevoir, d'affirmer ou de nier, de vouloir et de ne pas vouloir, d'imaginer et de sentir, ne sont pas d'une autre nature que l'acte de penser, ce sont des modes de la pensée. Je suis une chose qui pense, c'est-à-dire aussi qui imagine et qui sent. Que ce que j'imagine soit vrai ou faux, existe ou n'existe pas il est néanmoins vrai que je pense imaginer et que je pense sentir.

Pourquoi suis-je certain de n'être qu'une chose qui pense ? Parce que je le conçois clairement et distinctement…donc je sais que toutes les choses que je percevrais clairement et distinctement seront vraies…

« Je connus de là que j’étais une substance dont toute l'essence ou la nature n'est que de penser [...] En sorte que moi, c'est-à-dire l’âme par laquelle je suis ce que je suis, est entièrement distincte du corps. »


Rappel :

Une connaissance claire et distincte est celle de laquelle il est impossible de douter, elle est donc évidemment vraie…
Je ne peux douter que je doute.
Cependant, l'existence hors de moi des choses sensibles demeure douteuse

Il me faudra prouver que Dieu n'est pas trompeur pour pouvoir sortir de la seule certitude que j'ai: celle d'être une chose qui pense.

En effet si Dieu n'est pas trompeur je pourrais être sûr de toutes les connaissances qui seront claires et distinctes

L'esprit sait en vérité qu'il pense mais il ne sait pas si ce qu'il pense est vrai.

La connaissance du monde reste incertaine et sans vérité tant qu'elle demeure sans fondement.



Première preuve de l’existence de Dieu :

J’ai en moi l’idée de perfection, d’infini, de toute puissance : Dieu. Or, je ne peux être la cause de ces idées puisque je suis fini et imparfait.
Il y a une seule idée en moi que je ne suis pas assez parfait pour avoir produite: Dieu
Il est impossible que je sois la cause de cette idée. Donc si une idée représentant quelque chose de plus parfait que moi est en moi alors il faudra conclure que quelque chose, la cause de cette idée, existe hors de moi !
J'ai l'idée de Dieu donc Dieu existe, c'est la preuve de l'existence de Dieu ramenée à l'essentiel. J'ai l'idée du parfait donc l'être parfait existe. Dieu est tout parfait, donc il n'est pas trompeur puisque la tromperie est une imperfection.
C’est pour cela que Descartes est rationaliste : il croit à la réalité des idées.
2 : Dieu est l’Idée qui implique sont existence : Si Dieu n’existerait pas, il ne serait pas parfait, il lui manquerait quelque chose.
3 : Dieu est la cause première de tout. Puisqu’il est la cause de tout et qu’il est parfait : le monde n’est pas une illusion.

Maintenant : La découverte de beaucoup d'autres vérités est désormais possible. L'esprit s'ouvre à la Lumière immense


IV. Méditation : Du vrai et du faux
Où en sommes-nous après les 3 premières Méditations ?
J'ai appris à détacher mon esprit des sens. Je sais détacher les choses corporelles de celles que seul l'entendement peut percevoir, qui sont donc purement intelligibles, ce sont l'esprit humain et Dieu. J'ai une idée très claire de ces choses intelligibles mais pas encore des choses matérielles. Dieu n'est pas la cause de mes erreurs. Et pourtant il m'arrive très souvent de me tromper ! Comment expliquer l'erreur alors que je suis certain que je tiens de dieu la puissance de juger qui est en moi et que puisque Dieu n'est pas trompeur elle n'a pas été mise en moi afin que je puisse me tromper ?

La liberté

La liberté. Je vois que mes erreurs ont deux causes qui sont en moi :
-l'entendement, qui est la puissance de connaître.
-La volonté, qui est le pouvoir de choisir, d'affirmer ou de nier, le Libre arbitre.

. L'erreur n'est possible que dans le jugement Or, le jugement est le concours de 2 puissances : l'entendement qui conçoit (limité, seul Dieu connaît tout), la volonté qui affirme ou nie
La liberté est en nous la puissance infinie d'affirmer et de nier.
La liberté est en moi un pouvoir véritablement divin, puisque je suis le maître de ma liberté.




Erreur :
D'où viennent mes erreurs ?
Mes erreurs ne naissent ni de mon entendement ni de ma volonté mais de leur inégalité;
Ma volonté nie ou affirme ce que l’entendement ne conçoit pas clairement. (probable / inconnu / douteux)
Je ne me suis pas trompé en affirmant que j'étais une chose qui pense, puisque je le savais clairement et distinctement.
Je me suis précipité d’avoir la vérité.
C’est de ma faute.
Mauvaise méthode : Je n’ai pas donné créance à ce qui est clair et distinct

Mathématique : en l’esprit
Géométrie : en l’esprit
L’idée d’étendu en l’esprit. Voir p. 19

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