Le fondement social de la morale
L’être humain est naturellement un être social
= sa survie est liée à son appartenance, à la coopération et la solidarité.
Cependant, l’homme est aussi un être égoïste avec ses désirs et besoins propres.
Il semble donc y avoir un antagonisme inévitable entre l’égo et les contraintes de la vie en société.
Les contraintes = obligations comme orientation pour la cohésion et l’harmonie interne.
Elles impliquent une conception commune du bien et du mal générationnelle.
Elles font figure d’une autorité pour l’individu qui implique un dépassement de son égo primaire.
Dans les sociétés pré modernes ou traditionnelles
- fortes traditions
- convictions morales = stables et homogènes
- adhérisation aux mêmes valeurs, idéaux, conception de la vie identique
- ex : famille, clan, village, système rigide de classes sociales
- ex : Québec rural : famille, terre, religion, langue, respect autorité, fidélité, sacrifice pour communauté.
- ex : valeurs guerrières : courage, conquête, sens de l’honneur, combat, loyauté.
Chez les grecs, le terme individu n’existe pas.
Socrate, condamné à mort, ne s’enfuit pas d’Athènes parce qu’il est athénien avant d’être l’individu Socrate. Partir d’Athènes c’est n’être plus personne.
On l’a accusé d’impiété contre les dieux et de corruption de la jeunesse. Cela montre l’autorité présente et la forte cohésion du sens.
À ces époques éloignées, on se présente souvent comme Platon, fils de…; ce qui marque la forte reconnaissance de la tradition.
Plus près de nous, le parti québécois, surtout dans les années 70 et 80, marque une cohésion sociale très forte, une identité collective.
Le pluralisme moral de la modernité
Éthique et morale signifient coutumes, mœurs, mais avec la modernité, elles prennent un autre sens.
L’ordre moral collectif présente une problématique dans les sociétés modernes.
Il y a déclin ou décomposition des structures traditionnelles.
Plusieurs cause à cela :
- montée du capitalisme : rural vers ville = dissolution des familles, de l’appartenance (exemple de la ferme a présenter en classe)
- grande ville = anonymat
- l’effervescence des différents métiers = aptitudes diverses = ruptures d’avec métiers traditionnels. (les premiers métiers à tisser ont été détruits brutalement par les artisans qui voyaient en eux la perte de leur ancien mode de vie)
- déplacement rapide : le train
- choix plus vaste de produits = diversification des styles.
Le bonheur et les intérêts collectifs anciens subissent un déplacement vers le personnel.
Plusieurs causes :
- Guerre de religions = guerres de Biens collectifs différents.
- Révolution politique = fin de l’aristocratie et de l’impérialisme de l’église
- Droit de vote et démocratie
Cela cause un effondrement des valeurs anciennes
Il y a alors une forte extension de la liberté de la pensée et de l’agir. Cela ouvre l’espace à une pluralité de croyance et de conceptions morales.
Il y a des valeurs morales et des styles de vie différents qui cohabitent. Ex : religions, avortement, sexualité, etc.
De nouvelles valeurs se présentent : tolérance (pas d’inquisition), ouverture d’esprit et liberté.
Il y a alors un renversement : l’individu contre la communauté.
(Non pas péjorativement, mais comme mouvement déterminant la politique)
Autonomie de l’individu : Kant (penser par soi-même)
Individu = raison d’être de la collectivité, de la vie en société.
Respect de l’individu et de ses droits = base de l’organisation politique
(Voir Thomas Hobbes : peur de la mort et conservation de la vie et de la liberté d’expression et la raison instrumentale)
Pour les esprits modernes : collectivité sur individu = un problème.
1 = morale autoritaire et dogmatique
Ne correspond pas à la liberté
=conformisme et obéissance
2 = bornée et intolérante
= pervers = attitude négative envers l’étranger (autres valeurs)
= racisme et logique de l’exclusion
3 = relativisme morale selon les coutumes
La morale doit reposer sur des valeurs universelles pour tous.
Le libéralisme est le courant de pensée dominant de la philosophie politique moderne et contemporaine.
Polis = rapports de pouvoir, l’organisation du pouvoir et le gouvernement de la société
Tout pouvoir politique doit nécessairement recourir à un système de contraintes extérieures pour le respect des lois. Ces contraintes extérieures imposées à l’individu doivent être justifiée, biens fondées.
Le libéralisme politique considère qu’un régime politique de contraintes extérieures est moralement acceptable si
1 : État au service des individus – protéger droit (liberté d’expression – égalité – droit de propriété) par le judiciaire, le législatif et l’exécutif.
2 : État neutre envers les valeurs morales
3 : Ne pas intervenir dans la sphère privée.
L’individu coopère avec les autres que si la société lui garantie la protection de sa liberté.
L’état représente les volontés des individus et son rôle est de les servir.
Il est le fruit d’une élection de représentants devant entretenir la justice et travailler au bonheur de l’individu.
Il est le moyen que les individus se donnent pour leurs fins.
Il possède un pouvoir limité d’intervention et doit respecter la chartre des droits et libertés.
Le libéralisme considère l’état comme nécessaire afin de laisser chacun libre d’adhérer aux valeurs de son choix, son bien, sa religion, sa sexualité, son style, etc.
Il doit défendre les conceptions du biens des individus en n’en défendant aucune en particulier.
Sa nécessité est souvent prouvée en regard des échecs du communisme.
Le libéralisme n’est cependant sans morale.
Il représente une morale minimale : liberté et égalité (devant la loi) : aucun but précis / aucune conduite spécifique.
Les contraintes visent l’absence de violence, la tolérance et le respect.
L’ÉTAT intervient quand les droits fondamentaux sont lésés : justice et police.
Il repose sur des normes morales équitables (égalité, respect des libertés fondamentales, droit de vote, un minimum de richesse, droit à un procès juste).
Une critique souvent portée au libéralisme, c’est que bien qu’il garantie des droits fondamentaux, il entretient l’inégalité des richesses. Beaucoup voit en lui une justification du capitalisme, le conçoive même comme le fruit de ce dernier. Mais on tend ici à conserver la diversité des talents, des aptitudes inégales de même que les volontés et déterminations propre à chacun.
Le communautarisme :
Pour ce dernier, le libéralisme représente une réduction de la vie sociale à un rapport entre des individus isolés, des monades.
La vie sociale représente en fait un intermédiaire entre sphère privée et sphère public.
L’ÉTAT n’est pas neutre. Les membres sont soudés par des identités linguistiques, par une histoire commune, par des racines communes. Il y a toujours une appartenance à une communauté. Culture signifie « croître avec ».
C’est la pluralité qui est première et pas l’individu. J’existe parce qu’il y a un autre et vice-versa.
La société civile = ensemble de communautés (locales régionales – groupes divers –organisation)
La communauté est le cœur de l’individu.
Le communautarisme présente le fait que c’est davantage un bien collectif qui est premier. Ils sont plus attentifs au but et au sens.
Il y des biens que promulgues l’état : éducation pour tous / aide aux aînés / fessé / violence conjugale / liberté de religion mais pas liberté de se prostituer, de se droguer, etc.
L’état possède et promulgue des valeurs.
La société civile est un groupes multiples qui revendiquent envers l’état des changements le moteur de la société = aspirations, identités, valeurs particulières, idéaux.
La neutralité = faux
La culture = corps vivant et multiple. Le tout n’existe que par ses partis et vice-versa.
Sartre : « On ne peut rien être sans les autres ».
Le libéralisme = impersonnel = neutre = perte d’identité = froid = vie aux choses = on se définit par le matériel, l’inerte.
= très narcissique = on ne parle que de soi
Charles Taylor :
Les exigences morales du libéralisme sont des normes (éthique du juste) plutôt que des valeurs (éthique du bien)
Faut chercher ce qu’est une vie digne d’être vécue.
Fondement de la morale = + passion que raison, vient de l’intérieur.
Les valeurs morales doivent guider nos vies.
Elles ne sont pas des normes de respect mutuel pour régir les rapports humains ou des procédures justes et équitables dans la distribution des richesses. Elles ne peuvent pas juste servir dans l’optique de ne pas nuire aux autres.
Cela ne donne pas de sens à nos vies.
Nihilisme = la question du but fait défaut. La vie ne recouvre pas de sens et règne à l’horizon l’absurdité de tout ce qui arrive. (Nietzsche)
Faut poser la question du but : les questions morales Quelle sorte de personne je veux être ? et Quelle sorte de vie vaut la peine d’être vécue ? définissent notre identité.
L’identité représente alors le savoir de ce qui est bien et il renvoie toujours à une communauté de sens. On ne peut choisir seul, en solitaire, ses valeurs. Elles s’inscrivent tout comme notre identité dans notre milieu de vie dans des expériences vécues et des préoccupations concrètes partagées avec autrui.
« Afin de découvrir en lui ce en quoi consiste son humanité, chaque homme a besoin d’un horizon de signification, qui ne peut lui être fourni que par une forme quelconque d’allégeance, d’appartenance à un groupe, de tradition culturelle. Il y a besoin au sens large, d’une langue pour poser les grandes questions et y répondre ».
Ce n’est pas un esclavage. Je choisis au sein d’une collectivité (valeurs) en comparaison avec d’autres. Je ne suis pas détaché de tout, mes valeurs ne planent pas au-dessus de toutes situations comme les normes de justice.
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lundi 10 septembre 2007
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